Interview alumni : Camille Bruneau, expert technique et environnement

Interview alumni : Camille Bruneau, expert technique et environnement

Camille a rejoint l’ENSIATE car elle voulait un métier qui a du sens. Un métier qui soit utile au plus grand nombre. Bingo ! Elle est aujourd’hui experte technique et environnementale auprès de la région Ile-de-France. Son rôle est de s’assurer que tous les travaux de rénovation des lycées de la région répondent aux normes environnementales et s’inscrivent dans une démarche de développement durable. Un enjeu colossal géré d’une main de maître.

Quel était ton parcours avant d’arriver à l’ENSIATE ?

J’ai un parcours un peu atypique et j’ai testé pas mal de formations avant de trouver ma voie. J’ai commencé à la fac en double Licence de Science et Musicologie. J’ai suivi cette formation pendant un an.  Je fais beaucoup de musique et j'ai été repérée lors du passage d’un des responsables administratifs de l’UPMC dans notre lycée. Il m’avait proposé cette formation qui au final ne m’a pas vraiment plu. 

À vrai dire, je n’avais pas vraiment compris les tenants et aboutissants, c’est à dire que c’était pour devenir ingénieur du son, ce qui ne m’intéressait pas vraiment. J’aimais la musique mais mon rêve était de travailler dans les domaines qui tournent autour de l'environnement, la biologie et la géologie.

Donc ensuite je suis allée en géologie pendant deux ans, toujours à l’UPMC. Puis pour des raisons économiques j’ai dû m'orienter vers une licence professionnelle, afin d’avoir des ressources pour continuer mes études. J’ai alors fait une licence qui s’appelle: LECDD (Licence Eco Construction pour un Développement Durable). Pendant cette formation j’étais en alternance pour une boîte de négociant en produit écologique de construction, rénovation et décoration, où je faisais majoritairement de la vente et du conseil.

Ensuite, j’ai voulu continuer mes études sur un Master, mais je n’ai pas trouvé tout de suite car avec ma licence professionnelle, les établissements considéraient que je devais m’insérer dans la vie active. Donc j’ai réalisé des petits boulots pendant un an. J’ai notamment travaillé au tribunal d’instance de Saint-Ouen, j’ai fait de l’associatif, et j’ai aussi décidé de postuler à plusieurs écoles d’ingénieurs dédiées à l'environnement, dont l’ENSIATE. 

L’ENSIATE m’a proposé un entretien et ça a directement matché ! J’ai réalisé ma formation en alternance mais coup de théâtre, le jour de la rentrée, l’entreprise avec laquelle je devais travailler m’a appelé pour me dire qu'ils n’avaient pas le droit aux aides pour financer ma formation en contrat de professionnalisation. 

Il fallait donc que je trouve autre chose.  Et je me suis orientée, un peu à contre coeur, dans une entreprise dans le domaine du bâtiment. Un camarade de la promo d’avant quittait ses fonctions d'alternant et une place se libérait.  C’est ainsi que j’ai débuté mon alternance en tant qu’assistante chef de projet, sur le projet de la philharmonie de Paris. J’ai accepté car il y avait le côté musique qui me plaisait. C’était une super opportunité de pouvoir suivre l'évolution du bâtiment. On a même pu assister à quelques répétitions sur la fin car on faisait nos contrôles dans les sas pendant que les musiciens répétaient. 

Je suis restée un an et demi en alternance puis j’ai été embauchée par la suite en tant que chef de projet. Je suis restée 5 années de plus dans cette entreprise.

Qu’est-ce qui t’as le plus plu dans le métier de chef de projets ?

Ce qui m’a fait rester c’est vraiment le côté management parce que je suis attirée par le management, que ce soit de projets ou de personnes. Petit à petit j’ai commencé à manager des chefs de chantier et des alternants. J’ai adoré cette partie et j’ai même réalisé une formation de tuteur car je savais très bien que j’allais exercer ce métier encore quelques années. L’objectif était de continuer de me former pour ensuite pouvoir prétendre à des emplois dans le domaine de l’environnement. Ce qui a toujours été mon but. 

Comment as-tu trouvé ce nouvel emploi d’expert technique et environnement ?

Je manquais de confiance en moi pour atteindre mon but. Alors j’ai réalisé un bilan de compétences car je n’osais pas me lancer dans des recherches.  J’étais persuadée que mon profil ne correspondait pas aux offres. Du coup je recherchais des formations spécialisées qui pourraient me permettre de postuler à des postes vraiment axés environnement. D’après la conseillère, je n’avais pas besoin de formations supplémentaires. 

Elle m’a poussé à postuler directement. Et elle avait raison car j’ai ensuite trouvé un poste très rapidement. J’avais une prof de mon lycée qui était en contact avec la région Ile-de-France et je lui ai demandé si elle pouvait transmettre mon CV à son réseau. Elle l’a transmis un dimanche et le lundi j’ai eu un mail d’une chef de service qualité environnementale de la construction, disant qu’elle cherchait quelqu'un avec mon profil. Le même jour, je reçois un retour d’un service RH avec la même offre. Les deux me proposaient un poste en tant qu'expert technique et environnement au sein du pôle lycée de la région île-de-France. 

Quelle est ta mission principale ? 

Ma mission principale tourne autour de la programmation. Je suis chargée de la rédaction d’un programme technique et environnemental pour la rénovation des lycées. On fait des prescriptions pour la maîtrise d'œuvres, donc auprès des architectes, afin qu’ils établissent un cahier des charges avec des caractéristiques environnementales qu’on a fixées en amont.  

Qu’est-ce qui te plait dans ce poste ? 

Ce qui me plait c’est vraiment le fait de travailler pour une collectivité territoriale et pour le bien public. J’aime l’idée de participer au fait de rendre la région île-de-France exemplaire en termes de construction et de faire avancer les modes constructifs vers une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux.

Pour toi c’est quoi un bon Expert Technique et Environnement dans le domaine de la construction ?

Il ne faut pas avoir peur du changement. Il faut être force de proposition. Être doué pour la sensibilisation des ses pairs directeurs de projets :) Car souvent c’est le côté budgétaire qui prime et on est vraiment là pour leur dire que ce n’est pas parce que c’est mieux que c’est plus cher et que même si ça l'était, il y a beaucoup plus d'intérêt à faire de l'environnemental, autant à court terme qu'au long terme. 

Pour être un bon expert, il faut savoir écouter les réticences des personnes et trouver comment les convaincre du bienfait de ces nouvelles démarches. 

Ça se résume à trouver des solutions pour que ces changements ne créent pas de difficultés supplémentaires. 

Quel souvenir gardes-tu de tes années à l’ENSIATE ? 

C’était chouette ! Les locaux étaient sympa et les profs aussi :) 

Ce que j’ai aimé, c'est la pluralité entre les cours magistraux et les intervenants du monde professionnel. Ce n’est pas complètement décorrélé du monde réel comme la fac. 

Un conseil à donner à ceux qui veulent se lancer dans ce domaine ?

Pour moi c’est l’avenir, il n'y a pas d’autre solution. Il faut faire de la veille très très régulièrement car il y a énormément de modification de lois en ce moment. 

C’est important d’être toujours en avance et d’anticiper les changements futurs.

Articles pouvant également vous intéresser