Interview alumni : Louise FEILMAN, ingénieure chargée d'études vent.

Interview alumni : Louise FEILMAN, ingénieure chargée d'études vent.

Après avoir amorcé une reconversion professionnelle en 2017, Louise FEILMAN trouve sa voie dans le domaine de l’éolien terrestre. Découvrez son parcours depuis l’obtention de son diplôme chez l'ENSIATE. Désormais chargée d’études de vent chez Louis-Dreyfus Armateurs, elle participe à des projets de collecte des données météorologiques et bien plus encore.

Bonjour Louise ! Peux-tu nous expliquer ton parcours ?

Je m'appelle Louise FEILMAN, et j'ai fait mes études à l'ENSIATE entre 2018 et 2023. Actuellement, je travaille chez PLENR, une entreprise spécialisée dans l’éolien. C’est l’entreprise où j’ai réalisé mon premier stage en 2019. Depuis, je n'ai jamais quitté cette entreprise. Indirectement, je travaille aussi chez Louis-Dreyfus Armateurs, un armateur, qui a racheté PLENR en 2019 pour entrer sur le marché de l'éolien offshore. 

Peux-tu décrire les aspects de ton métier & tes responsabilités quotidiennes ?

Chez PLENR, l'équipe est très réduite, nous sommes cinq en tout : le fondateur et quatre employés. L’objectif de Louis-Dreyfus Armateurs en rachetant PLENR, était d’augmenter leur connaissance en éolien offshore grâce au savoir-faire en éolien terrestre de PLENR. 

Cette entreprise se concentre donc principalement sur les études de vent, en particulier en phase avant-projet, pour déterminer la faisabilité des projets et leur productivité potentielle. Ils travaillent aussi sur l'assistance à la maîtrise d'ouvrage pour l'exploitation. Personnellement, je suis chargée d'études de vent, et je travaille en binôme avec un collègue.

Nos missions principales sont l'installation des mâts de mesure et la collecte de données sur le vent. Cela peut aussi inclure des données météorologiques virtuelles lorsqu’il n’y a pas de mâts physiques sur place. Ces données sont ensuite utilisées pour faire des calculs afin de prévoir la productivité énergétique des projets éoliens. En général, les mâts tournent pendant un an, avec plusieurs capteurs, ce qui nous permet de conduire des études approfondies sur différentes variables.

Pourquoi as-tu choisi de travailler dans l'éolien ?

Je suis originaire du Danemark, et l’éolien fait partie de notre culture. Le Danemark a été l'un des premiers pays à installer des parcs éoliens terrestres et offshores, et depuis longtemps, je savais que je voulais me lancer dans cette filière. Avant ma reconversion professionnelle en 2017, je travaillais dans une entreprise similaire à un bureau d'études, mais je faisais surtout des tâches administratives, car je n'avais pas le bagage technique nécessaire. C'est cette expérience qui m'a poussée à vouloir me former davantage, afin d’accéder à des postes plus techniques dans l'éolien.

Pourquoi as-tu choisi l'ENSIATE pour ta reconversion ?

J'ai choisi l'ENSIATE pour son orientation vers le développement durable. Bien que la plupart des modules concernent des domaines comme le bâtiment, il y avait aussi des cours qui m'intéressaient spécifiquement, comme les statistiques, la mécanique des fluides, et des modules sur les éoliennes. Ces matières sont aujourd'hui très utiles dans mon travail. Le programme était vaste, mais les modules techniques que j'ai suivis m'ont permis d'acquérir les compétences dont j'avais besoin.

J'ai eu la chance d'avoir des enseignants motivés pour les modules qui me sont utiles aujourd'hui, et cela m'a beaucoup aidé. Le partenariat avec le CTI, qui permet aux élèves de se définir en tant qu'ingénieurs sur leur CV, est aussi un grand atout. J'ai été parmi les premières à bénéficier de ce partenariat, et je trouve que c’est une avancée importante pour l'école.

Pourquoi est-ce important pour toi de travailler dans les énergies vertes et dans l'éolien ?

L'éolien est un secteur plein d'opportunités, surtout en France, qui est le 3ème pays d’Europe  avec la plus longue côte maritimes. Cela représente un intérêt professionnel énorme, avec de nombreux projets en cours, même si on n'en entend pas beaucoup parler dans les médias. Au-delà de l'aspect environnemental, les énergies renouvelables, et l’éolien en particulier, offrent une réelle opportunité de développement professionnel, surtout dans le contexte actuel où il faut sortir des énergies fossiles.

Je crois également que l'éolien doit jouer un rôle majeur dans le mix énergétique. Je ne suis pas contre le nucléaire, mais je pense que les énergies renouvelables doivent accompagner le nucléaire pendant la transition vers des formes d'énergie plus sûres. Il faut apprendre à utiliser l’éolien et le solaire ensemble pour garantir une production d’énergie stable et diversifiée.

Qu'est-ce que tu aimes le plus dans ton métier ?

Ce qui me motive, c'est le sens de mon travail. L'éolien est souvent critiqué, mais je crois que c'est une industrie qui cherche sincèrement à devenir plus propre et plus verte. L'innovation autour du recyclage des éoliennes en est un bon exemple. De plus, j'aime beaucoup l'aspect technique de mon métier. Comprendre le vent comme un fluide, apprendre constamment de nouvelles choses, c'est ce qui me passionne.

Quels sont les défis que tu rencontres ?

Le plus grand défi pour moi est d'ordre technique. Étant à la base linguiste, je n'ai pas toujours les mêmes facilités que d'autres dans la compréhension des concepts mathématiques ou scientifiques. Cependant, je considère cela comme un challenge à relever.

Quels conseils donnerais-tu à un étudiant qui souhaite travailler dans les énergies renouvelables ?

Je conseillerais aux étudiants de choisir d’abord le secteur dans lequel ils veulent travailler, avant de choisir un métier spécifique. Une fois qu'on a un pied dans un secteur, comme l'éolien ou le photovoltaïque, il est plus facile de trouver sa voie. Travailler dur est essentiel, mais aussi savoir s’entourer de personnes sérieuses.

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