Interview alumni : Margaux SURGIS, ingénieure d’études

Margaux a rejoint l’ENSIATE pour faire évoluer le monde de demain dans le secteur de l’énergie et plus particulièrement dans le nucléaire. Nous produisons certes, mais qu’en est-il du tri et du stockage des déchets ? C’est à ce moment-là qu’intervient Margaux, ingénieure d’études à l’ANDRA. C’est un enjeu de taille, qu'elle nous raconte dans cette interview.
Bonjour Margaux ! Peux-tu nous expliquer ton parcours académique avant d’intégrer l’ENSIATE ?
Quand j’étais plus jeune, je ne savais pas trop dans quel domaine m’orienter, même si j’avais un fort attrait pour les sciences. Mes professeurs me conseillaient de faire un baccalauréat STL (sciences et technologies de laboratoire), mais j’ai finalement décidé de faire un baccalauréat scientifique dans un lycée général.
Par la suite, j’ai intégré une Fac de biologie marine en Bretagne, puis une licence biologie des organismes et écologie à l’université de Paris-Saclay.
Lors de mes cours sur l’environnement, j’ai eu un professeur qui nous a ouvert sur le sujet de l’écologie avec l’intégration de l’Homme dans son environnement et en laissant de côté toute notion d’écologie punitive. Passionnée par cet aspect plutôt que la biologie, j’ai décidé d’intégrer l’ENSIATE pour mon master.
3 mots pour décrire l’ENSIATE ?
Actualité / Avenir / Performance
L’ENSIATE est une très bonne école dans l’air du temps ! En effet, les sujets de l’environnement et de l’écologie sont des sujets d’actualité et tous les cours sont liés à des problématiques actuelles.
Les formations de l’ENSIATE sont axées sur l’avenir. En répondant à ces questions, notre travail a un impact sur le monde de demain.
Enfin, c’est une école d’ingénieur performante, car nous ne sommes pas sur des parcours généralistes, nous avons des spécialités liées au thermique, l’environnement, … L’intégralité des matières dans notre domaine nous permet d’avoir pas mal de clés en main pour comprendre tous les tenants et aboutissants.
Quel est le métier d'ingénieur d’études ?
Le métier d’ingénieur d’études n’est pas un métier en soi, mais plutôt une façon de travailler. Le métier d’ingénieur d’études dépend aussi du domaine dans lequel nous travaillons. Pour ma part, je suis ingénieure dans la gestion des déchets radioactifs.
Actuellement en poste dans la société ANDRA, nous accompagnons les producteurs de déchets radioactifs dans la gestion de ces déchets afin qu’ils soient acceptés dans nos sites de stockage.
Les déchets radioactifs sont répartis en fonction de l’activité qu’ils émettent et de leur période, c’est-à-dire du temps au bout duquel leur activité est diminuée de moitié. Cette charge radioactive est mesurée en Becquerel, afin de les répartir sur 3 sites de stockage, dont un en phase de projet :
Très faiblement actifs (TFA)
Faiblement et Moyennement Actifs (FMA)
Hautement Actifs (HA) comme les déchets de centrales nucléaires
Il faut savoir qu’il existe plein de déchets radioactifs autres que les déchets de centrale et qui sont plus communs dans la vie quotidienne. Ce sont d’ailleurs ces petits déchets qui représentent de la masse dans nos sites de stockage.
Les déchets que nous récoltons peuvent autant être trouvés chez des particuliers que des professionnels.
Par exemple, nous récupérons des montres conçues dans les années 20-30, qui contiennent des aiguilles en radium (élément radioactif), qui étaient signe de richesse puisque cet élément valait plus cher que l’or. Ou encore à l’époque, des personnes prenaient des produits radioactifs qui étaient connus pour empêcher la dégénérescence des cellules. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’une vérité d’un jour, n’est pas forcément celle du lendemain.
Pour cela, des aides de l’État sont mises en place pour que nous puissions intervenir chez les particuliers, qui ne sont pas sensibilisés au sujet, et faire en sorte de stocker ces déchets de manière sûre.
Qu’est-ce qui fait un•e expert•e dans ton domaine ?
Un•e bon•ne expert•e, c'est une personne qui est sensibilisée à plusieurs domaines (physique, chimie, biologie, mathématiques, …) afin d’avoir la volonté de toucher les sciences dans la globalité.
C’est ce que j’ai apprécié à l’ENSIATE, car nous apprenons sur différents secteurs d’activité, ce qui n’est pas forcément le cas dans des écoles plus généralistes.
Qu’est-ce que tu souhaites faire dans l’avenir ?
J’ai encore une année d’alternance au sein d’ANDRA. Cette expérience a été pour moi une superbe découverte parce qu'ils m’ont laissé ma chance et je suis satisfaite des missions qui me sont accordées.
Plus tard, j’aimerais pouvoir continuer dans la même entreprise, mais si je devais avoir une autre expérience professionnelle, je choisirais de rester dans le secteur du nucléaire.
Selon toi, en quoi l’énergie est un domaine d’avenir ?
Je dirais d’actualité et d’avenir ! Le sujet l’est d’autant plus aujourd’hui par la crise énergétique. De plus, nous connaissons et savons que nous avons “un passé” et qu’il faut désormais préparer l’avenir. Ce n’est pas une chose facile, d’autant plus qu’il faut passer par la sensibilisation de la population sur les énergies, avec un discours neutre.
Je pense qu’il faudrait intégrer un discours dès l’école primaire pour cette sensibilisation auprès d’un jeune public qui compose les acteurs du monde de demain. Le but serait d’éveiller les consciences dès le plus jeune âge.
Des conseils pour les jeunes qui veulent se lancer dans le secteur de l’énergie ?
Mon premier conseil est de favoriser l’alternance ! L’entreprise est un bon moyen d’apprendre sur le terrain et le tuteur passe du temps à former son alternant.
Mon second conseil porte sur la confiance en soi. Il faut foncer, postuler pour des offres même si on pense qu’elles ne sont pas accessibles à notre profil. Dans la confiance en soi, j’encourage aussi toutes les femmes à se lancer dans le milieu, car nous sommes très peu. Il faut aller au-delà des clichés et suivre la voie que vous souhaitez prendre.
Enfin, il faut s’imposer une discipline entre école et formation, parce qu'on peut vite se sentir débordé. Pour cela, il faut déterminer un planning et avoir une certaine maturité.