Interview alumni : Stéphane JOURDEN, responsable d’exploitation et maintenance

Interview alumni : Stéphane JOURDEN, responsable d’exploitation et maintenance

Avec près de 25 ans d’expérience dans le domaine du chauffage, de la ventilation et de la climatisation (CVC), Stéphane JOURDEN occupe aujourd’hui le poste de responsable d’exploitation et maintenance à l’aéroport de Genève. À travers cette interview, il revient sur son parcours, les responsabilités liées à son métier, les défis qu’il rencontre et les conseils qu’il souhaite transmettre aux jeunes en formation.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Stéphane JOURDEN. Je suis responsable d’exploitation et maintenance dans les domaines du chauffage, de la ventilation, de la climatisation (CVC) ainsi que de la régulation à l’aéroport de Genève. J’occupe ce poste depuis maintenant six ans. Avant cela, j’ai travaillé pendant plusieurs années dans une filiale suisse, aujourd’hui intégrée au groupe Equans (anciennement Engie). À l’époque, j’étais responsable des services de mise en route, audit technique et chef de projet. Au total, j’ai accumulé vingt-cinq années d’expérience dans le secteur du chauffage, de la ventilation et de la climatisation. 

Quelle formation avez-vous suivie pour atteindre ces postes ?

Concernant ma formation, elle a commencé au lycée avec un parcours en électrotechnique, suivi d’un baccalauréat technologique STI avec une spécialité en génie énergétique. Après 5 années dans l’Armée Terre en tant que sous-officier, j’ai décidé de compléter mon parcours avec une formation à l’AFPA de niveau BTS en froid et climatisation. Plus récemment, j’ai suivi un processus de validation des acquis de l’expérience (VAE), que j’ai achevé en janvier de cette année à l’issue d’une formation d’un an et demi. Celle-ci m’a permis de renforcer mes compétences et d’actualiser mes connaissances dans un domaine en constante évolution.

Quelles sont vos missions principales dans votre métier ?

Ma mission principale consiste à garantir le bon fonctionnement et l’opérabilité des installations de chauffage, ventilation et climatisation de l’aéroport de Genève. Cela signifie assurer un confort optimal pour tous les usagers, qu’il s’agisse des passagers, des collaborateurs ou des partenaires présents sur le site. En tant que responsable, j’encadre une équipe d’environ huit personnes, dont un contremaître, un chef d’équipe et plusieurs techniciens de maintenance. Je suis également chargé de la gestion de la maintenance en interne, mais aussi de la coordination avec les prestataires externes. En effet, notre équipe n’étant pas assez grande pour réaliser toutes les interventions, nous faisons appel à des sous-traitants, notamment pour des volumes de travail importants ou pour des interventions nécessitant des compétences techniques très pointues. Ainsi, mon rôle englobe à la fois la gestion humaine, technique, administrative et financière pour garantir la continuité et la qualité des services.

Quelles sont les qualités principales pour réussir dans ce métier ?

Pour exercer ce métier, il est fondamental de posséder de solides compétences techniques. Il faut être capable d’analyser rapidement et précisément les problématiques qui peuvent survenir, en comprenant comment différents systèmes interagissent entre eux. Le métier demande aussi une bonne compréhension des processus, pas seulement techniques mais aussi organisationnels, notamment dans une structure complexe comme un aéroport où se croisent de nombreuses directions, spécialités et services. En plus de ces qualités techniques, le management joue un rôle clé. Il s’agit d’animer et de fédérer une équipe, de maintenir la motivation des collaborateurs, et de créer un environnement de travail positif et collaboratif.

Pourquoi avoir choisi ce secteur d’activité ?

Je me suis intéressé à ce secteur très tôt, dès mes années au lycée. L’énergie est un secteur à la fois fascinant et porteur, avec de nombreuses perspectives professionnelles, ce qui m’a donné envie de m’y investir durablement. Cette orientation initiale m’a accompagnée tout au long de ma carrière. Aujourd’hui, à 46 ans, je suis toujours très motivé par ce métier que j’exerce depuis près de 30 ans.

Avez-vous un exemple de défi que vous rencontrez dans votre métier ?

Un défi important que j’ai rencontré récemment concerne la gestion des appels d’offres publics à l’aéroport, un aspect que je ne connaissais pas bien auparavant. L’aéroport étant une entreprise publique semi-autonome, nous sommes soumis à la loi sur les marchés publics, ce qui impose un cadre très strict et complexe. J’ai été impliqué dès l’origine, en partant de la définition des besoins, la rédaction du cahier des charges, jusqu’à la validation auprès de la direction. Ensuite, j’ai participé activement au processus d’appel d’offres avec le service achats de la publication à l’analyse des offres, en passant par la définition des critères de sélection, tout en intégrant les aspects administratifs et juridiques avec l’aide des avocats et du service juridique interne. Une fois les contrats signés, il a fallu intégrer les entreprises sélectionnées, accompagner leur mise en place et assurer un suivi régulier des prestations. Ce suivi complet, depuis la définition du besoin jusqu’à la mise en œuvre sur le terrain, représentait un vrai défi, à la fois en termes de complexité et d’envergure. 

Avez-vous un conseil pour les jeunes actuellement en formation à l’ENSIATE ?

Je leur conseillerais surtout de cultiver leur curiosité. Cela peut paraître évident, mais c’est vraiment un facteur de réussite dans ce métier. Il faut être curieux de ce qui se passe autour de soi, s’intéresser à toutes les facettes du métier, et toujours chercher à comprendre. Je recommande également aux jeunes de multiplier les expériences dans différentes entreprises, que ce soit en bureau d’études, en entreprise d’exécution ou chez un client final, car chaque environnement offre une perspective différente sur le métier. Cette diversité d’expériences permet de développer une palette de compétences plus large et de mieux comprendre les réalités du terrain. Enfin, il faut rester ouvert aux évolutions technologiques et aux changements qui vont continuer à transformer ce secteur.

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