Interview alumni : Adrien PIERSON, Chef de projet et BIM Manager

Interview alumni : Adrien PIERSON, Chef de projet et BIM Manager

Nous avons eu l'opportunité de nous entretenir avec Adrien Pierson,  professionnel passionné et expert dans son domaine. Chef de projet et BIM manager pour la SNCF avec Vulcain ingénierie, notre invité nous plonge dans l'univers complexe des grands projets ferroviaires. Au fil de cette interview, il partage non seulement son parcours académique au sein de l’ENSIATE et son expérience en alternance, mais il révèle également les défis et les joies de son métier actuel. Préparez-vous à une immersion où chaque projet est une aventure et chaque difficulté une opportunité d'apprendre. 

Bonjour Adrien, quel est ton parcours académique?

Bonjour, j’ai débuté au lycée professionnel, où je me suis spécialisé en STI2D, axé principalement sur l'énergie et l'environnement. Par la suite, j'ai poursuivi avec un DUT en génie thermique et énergie à Paris X. Mon parcours s'est ensuite orienté vers l'ENSIATE, où j'ai choisi l'option éco énergéticien dans le cadre de ma formation d'ingénieur. Cette étape était cruciale pour valider à la fois ma licence et mon diplôme d'ingénieur. J'ai effectué l'intégralité de mon parcours universitaire en alternance.

Dans quelle entreprise avez-vous fait votre alternance ?

Durant mon cursus à l'ENSIATE, j'ai effectué mon alternance chez Sinteo, un bureau d'études spécialisé en maîtrise d'œuvre technique. Ma mission principale était d'assumer le rôle de coordinateur BIM (Building Information Modeling). J'ai ainsi été chargé de développer et d'implanter le BIM dans les pratiques du département d'études, en développant cette méthode de A à Z. Ma prédisposition pour tout ce qui touche à la 3D a été un atout majeur dans cette tâche.

Pourquoi est-ce que vous avez choisi l’ENSIATE ?

J'ai choisi l'ENSIATE pour plusieurs raisons significatives. À l'époque, parmi les nombreuses écoles d'ingénieurs, seules quelques-unes proposaient des cursus en alternance en lien avec les énergies renouvelables, et l'ENSIATE était l'une d'elles. 

L'opportunité de combiner travail et études, surtout dans le domaine des énergies renouvelables, était cruciale pour moi. L'ENSIATE se distinguait également par son expertise précoce dans les énergies renouvelables, ce qui en faisait l'établissement idéal pour acquérir les connaissances que je recherchais. 

Un autre aspect déterminant était l'offre de cours sur l'innovation dispensés par Monsieur Patrice Zana. L'école était unique en son genre à proposer de tels enseignements, incluant la réalisation de brevets et autres projets innovants. C'est cette combinaison de spécialisation en énergies renouvelables et d'accent sur l'innovation qui m'a motivé à choisir l'ENSIATE.

Avez-vous un conseil à donner à un jeune qui recherche une alternance ?

Mon conseil pour ceux qui débutent et cherchent une alternance est de rester humble. En effet, en tant que débutant, on demande à une entreprise de nous accueillir alors qu'on n'a ni expérience, ni compétences spécifiques, et parfois même sans connaître les fonctionnements en entreprise. Il est donc essentiel d'adopter une attitude modeste. 

Il est important de montrer son intérêt pour l'entreprise, ce qui implique de se renseigner sur celle-ci avant l'entretien. Démontrer que l'on est bien informé et volontaire est crucial. Cela montre non seulement un réel intérêt pour la position, mais aussi une volonté d'apprendre et de s'impliquer activement.


Quel est votre métier aujourd'hui ? 

Actuellement, je suis chef de projet et BIM Manager pour la SNCF. Mon travail consiste principalement à orchestrer le déroulement d'un projet. Cela implique le suivi des commandes, la gestion des interfaces entre la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'œuvre puis la préparation des données d’entrées au démarrage d'un projet. Je coordonne également l'acquisition de ces données sur le terrain, comme les relevés topographiques, les relevés de réseau ou encore les diagnostics d'amiante. Après avoir suivi toutes ces acquisitions, je suis les études internes à la SNCF et j'orchestre le travail des entreprises participantes au projet. En m’appuyant sur le BIM je veille à garder une bonne collaboration entre les interlocuteurs projet afin d’assurer l'échange de données pour assurer l'avancement du projet dans les meilleures conditions, en respectant le planning et le budget.

Une autre facette de mon rôle est de m'assurer que le client ne reçoit pas une facture plus élevée que prévue. Je veille à la maîtrise du projet, à la bonne communication et à la satisfaction du client final.

En plus de cela, je suis responsable de la maturité BIM des intervenants. Je vérifie que les personnes de chaque entreprise impliquées dans le projet comprennent le fonctionnement du BIM. Si nécessaire, je les accompagne via des sessions de formation puis la fourniture des documentations et des méthodes. Dans mon rôle de BIM Manager, je leur fournis également des supports tels que des documents de référence et des documents de géo-référencement. J'effectue les audits de maquettes pour m'assurer que tout est conforme au cadrage initial et que les informations transmises sont correctes. Enfin, mon travail comprend de la synthèse, s'assurant que tous les intervenants collaborent harmonieusement, comme éviter les conflits géométriques dans les maquettes 3D, par exemple.


Un exemple concret d’un projet en cours? 

Actuellement, je travaille sur le maquettage de l’existant de la ligne ferroviaire 570000 entre Orléans et Tours. Mon objectif principal est de diriger l'acquisition des données terrain et leur traduction dans un modèle numérique 3D global afin de permettre aux agents d’études SNCF de concevoir les nouvelles installations de signalisation. Cette maquette couvrira 120 kilomètres de lignes ferroviaires et inclura tous les ouvrages associés tels que les rails, les ponts ferroviaires puis routiers, les tunnels et les gares. Tous ces éléments seront modélisés en 3D. Une fois achevée, cette maquette numérique servira de base pour l'exploitation et la maintenance du patrimoine, en collaboration avec les équipes sur le terrain.


Quelle est la plus grande difficulté dans votre métier ?

La plus grande difficulté dans mon métier réside dans la capacité à assurer une communication efficace entre tous les intervenants. Il est crucial d'avoir toutes les données nécessaires dès le départ pour anticiper au maximum les besoins du projet. Coordonner tout le monde sur un projet est déjà un défi en soi, mais le plus difficile, est d'établir une communication claire et cohérente, car chacun a des problématiques différentes. Par exemple, un employé chargé de l'exploitation et de la maintenance travaille sur une échelle de temps quotidienne, gérant les problèmes et les règles au jour le jour. À l'opposé, un employé impliqué dans les études de conception pense sur une échelle de temps d'environ dix ans. Ces différences d'échelle temporelle et de perspective rendent parfois la communication complexe, car les langages et les enjeux ne sont pas les mêmes pour tous.

Le mot de la fin ? 

Je dirais qu'il est essentiel de rester persévérant, même en face de l'adversité. Les difficultés surviennent souvent quand on ne maîtrise pas totalement un sujet. Il est important de rester flexible et serviable, car cela ouvre de nombreuses portes, que ce soit en entreprise ou en milieu académique. Il est également crucial de comprendre l'importance du réseau que l'on se construit à l'école et pendant notre vie professionnelle. Être flexible et serviable peut s'avérer bénéfique à un moment donné, que ce soit pour répondre à un appel d'offres ou pour saisir une opportunité de poste.

Pour en savoir plus sur le parcours inspirant d’Adrien, vous pouvez le contacter sur la plateforme de l’école.

Merci Adrien.

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